Dominique Darbois nous a quittés samedi 6 septembre.

Ses images photographiques sont imprimées dans la mémoire de très nombreux enfants et adultes grâce à la célèbre collection de livres « Enfants du monde » publiée chez Nathan de 1953 à 1975. Les Trois Ourses, comme beaucoup, ont tant aimé son attention à un visage, un geste, une attitude pleine d’infinies nuances et de dignité.

Un regard neuf sur ces images familières mais un peu alors injustement oubliées, commença avec l’exposition : »La photographie dans les livres pour enfants » présentée à la Bibliothèque des Enfants de Clamart par Elisabeth Lortic en 2001.

Le beau livre « Terres d’enfants », publié par Xavier Barral en 2004, et en particulier le texte d’introduction de Pierre Amrouche rend bien compte du travail de cette discrète artiste, qui traîna comme elle disait ses appareils photos dans une soixantaine de pays.

Dominique Darbois était née en 1925. Sa carrière photographique commença en 1946 dans l’atelier de Pierre Jahan. C’est au camp de Drancy où elle fut internée et dans les Forces Françaises Libres que cette femme à la conduite morale exceptionnelle forgea son regard sur le monde dont elle connut la dureté et la violence.

Avec un œil sur son Rolleiflex -à visée verticale- et l’autre sur son jeune modèle elle parvint à cette magnifique synthèse entre l’image qui documente et celle qui transporte nos rêves.

L’exposition diffusée par les Trois Ourses rassemble une trentaine d’images axées sur la transmission d’un geste ou d’un savoir, d’un adulte vers un enfant. Avec douceur, fermeté aussi, ils sont transmis, d’une génération à l’autre.

Qui d’autre a montré ainsi la vie même ?